C’est une question que l’on me pose souvent : quels sont les incontournables à voir à Berlin lors d’une première visite ? Comme il existe déjà une multitude d’articles sur le sujet, j’ai décidé de vous concocter une sélection très personnelle des lieux à voir et choses à faire lors d’un premier voyage dans la vibrante capitale allemande. Après plus de deux ans à Berlin, ma vision de la ville a en effet évolué et j’ai découvert des endroits étonnants et pourtant peu connus, qui, selon moi, font partie de l’ADN berlinois et méritent un détour, au même titre que la porte de Brandebourg ou l’East Side Gallery – qui restent cependant des incontournables ! Aux côtés de sites emblématiques que vous trouverez dans tous les guides touristiques et dont j’ai effectué une sélection, j’y ai donc ajouté des lieux plus confidentiels qui montrent une autre facette de la capitale allemande, tout aussi importante selon moi. Ces itinéraires vous permettront, je l’espère, de découvrir Berlin de façon la plus exhaustive possible, en explorant son histoire, ses contrastes et de vous imprégner de son atmosphère. Bonne visite !

SOMMAIRE

N’hésitez pas à me citer dans vos comptes rendus de voyage et réseaux sociaux si vous avez utilisé mon article pour construire votre itinéraire et à me laisser un petit commentaire 🙂

Jour 1 : le centre historique (quartier Mitte)

Commençons cette visite de Berlin par ce que l’on pourrait appeler le coeur historique de la ville, bien que, du fait de la division de la capitale allemande pendant plus de 30 ans, il n’existe pas de centre-ville à proprement parler. Cependant, une petite partie de l’immense territoire berlinois (800 km2) a gardé quelques bâtiments historiques qui vous permettront de remonter le fil de sa tumultueuse histoire. Ce périmètre s’étire d’Alexanderplatz jusqu’au Reichstag.

Alexanderplatz, ruines communistes et temple de la consommation

Alexanderplatz, qui tire son nom de l’empereur russe Alexandre Ier qui visita Berlin en 1805, était situé à l’est de la ville lors de la Guerre froide. Il s’agit probablement d’un des lieux les plus connus de Berlin car il abrite la Tour de la télévision (Fernsehturm), construite à la fin des années 1960 sous la RDA.  Vous ne pourrez d’ailleurs pas louper cette dernière, qui culmine à 368 mètres de haut et permettait au régime est-allemand de diffuser ses propres programmes télévisés. La sphère, à 200 mètres de hauteur, abrite une salle d’observation à 360° qui permet d’avoir une vue exceptionnelle sur tout Berlin. Un bar ainsi qu’un restaurant (qui effectue une rotation à 360° en une heure) complètent l’offre touristique de ce monument qui accueille plus d’un million de visiteurs chaque année.

Mon avis : prenez un billet coupe-file, certes cher (22,50 euros) mais qui vous évitera des heures de queue, le billet standard n’étant de toute façon pas donné (17,50 euros). Si vous avez un petit budget, vous pouvez tout à fait sauter cette étape et vous rendre plutôt au Panoramapunkt, sur la Potsdamer Platz (7,50 euros) dont le panorama est à couper le souffle. Si vous voulez photographier la tour de la télévision d’en haut et de tout près, rendez-vous dans ce cas à la Panorama Terrace de l’hôtel Park Inn, juste en face (entrée 4 euros). Un des meilleurs spots pour observer la fameuse tour !

Mais ce qui rend la visite de l’Alexanderplatz surprenante, c’est le drôle de contraste entre les bâtiments communistes austères qui encerclent les 80.000 mètres carrés de béton de cette place et les enseignes commerciales typiquement américaines, à l’image du Starbucks qui a poussé au pied de la Tour de la télévision. Noeud de communication important d’où de nombreuses lignes de S-Bahn (RER berlinois) et U-Bahn (métro) transitent, l’Alexanderplatz voit se bousculer chaque jour une foule éclectique : travailleurs pressés, SDF (il y en a beaucoup!), touristes, punks, on y voit vraiment de tout, et c’est souvent un sacré bazar pour se frayer un chemin aux heures de pointe. Pour toutes ces raisons, vous ne vous y attarderez probablement pas. D’un point de vue historique, la fontaine de Neptune commandée par Guillaume II et l’église Marienkirche, l’une des plus anciennes de Berlin (construite au XIIIe siècle), derrière la Tour de la télévision, méritent cependant le détour.

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Berliner Dom, une cathédrale qui n’en est pas une

Cathédrale de Berlin
Photo Elodie Souslikoff

La cathédrale de Berlin – Berliner Dom – n’en est en fait pas vraiment une, puisque l’on se situe ici en territoire protestant. Il s’agit donc de la principale église protestante de la capitale de l’underground et de l’ex-Prusse. Mais qu’importe, elle n’en demeure pas tout aussi belle que ses consoeurs catholiques ! Construite sous Guillaume II, le dernier empereur allemand, pour montrer la toute-puissance de Berlin, elle sortit de terre à la fin du XIXe siècle. Fortement endommagée pendant le bombardement de Berlin en 1945, la bâtisse, passée sous territoire communiste, fut laissée à l’abandon pendant plus de 30 ans, les religions étant bannies sous la RDA. Il faudra attendre la chute du mur, en 1989, pour que la belle aux airs néo-Renaissance renaisse de ses cendres, après une lourde rénovation. Depuis 1994, elle a retrouvé toute sa superbe et trône fièrement au milieu des 5 bâtiments de style antique qui forment l’Île aux musées.

L’Île aux musées, nom de Zeus !

Paradis des amateurs d’Antiquité, cette île, classée au patrimoine mondiale de l’Unesco, est posée sur la Spree, la rivière de Berlin. Elle abrite 5 musées consacrés principalement à l’Antiquité, la culture islamique et la peinture. Le premier musée, le bien-nommé Altes Mueum (« vieux musée ») a été érigé sous Guillaume II (encore lui !), afin de rendre l’art accessible à tous. Achevé en 1930, le complexe fut partiellement détruit pendant la Seconde Guerre mondiale puis rénové au début des années 2000. Je ne les ai pas encore tous explorés mais voici mes impressions personnelles sur les musées que j’ai pu visiter jusque-là :

  • Le Neues Museum, consacré à l’Egypte ancienne. Le buste de Néfertiti est magnifique mais pour le reste, j’ai trouvé la scénographie brouillon et pas du tout adaptée aux non spécialistes (comme moi). ❌
  • L’Alte Nationalgalerie, dédié à la peinture moderne. Mon coup de coeur ! La collection d’oeuvres impressionnistes et romantiques, d’artistes français mais aussi allemands, est vraiment fournie. Non seulement la collection est somptueuse mais le bâtiment est un chef-d’œuvre architectural qui vaut à lui seul le détour. ✔️
  • Le musée de Pergame, consacré à l’ancienne ville hellénistique et à l’art islamique. Le musée est très beau mais le Grand Autel de Pergame étant inaccessible pour cause de travaux (réouverture prévue pas avant 2023!), je suis un peu restée sur ma faim. ➖
  • Il me reste donc 2 musées à visiter : le musée de Bode, consacré à l’art byzantin, et l’Altes museum, dédié à l’Antiquité grecque et romaine.

Tarif des musées : si vous habitez à Berlin, vous pouvez prendre un abonnement annuel qui vous donne accès un illimité aux collections permanentes pendant un an (50€). Pour les autres, le ticket avec accès aux 5 musées coûte 18€. Vous pouvez aussi acheter un ticket (moins cher) pour un seul musée (entre 10 et 19€, tarifs réduits possibles). Retrouvez toutes les informations sur le site de l’Île aux musées.

Le château de Berlin : histoire d’une renaissance

Château de Berlin en travaux
Photo Elodie Souslikoff

Juste en face de la cathédrale se dresse un bâtiment qui n’existait pas lors de ma première visite à Berlin, en 2016. Cette façade baroque, qui semble dater d’un autre siècle, est la reconstitution du château de Berlin, résidence des rois de Prusse depuis le XVe siècle. Là aussi, la Seconde Guerre mondiale a fait des ravages. Quasiment entièrement détruit en 1945, le château de Berlin a ensuite été démoli par le régime de la RDA dans les années 1950 pour y bâtir le Palais de la République, sorte de Parlement. Après 1989 et la chute du mur de Berlin, un long et épineux débat anima l’ancienne capitale prusse afin de trancher sur l’avenir de cette bâtisse qui, en plus d’être bourrée d’amiante, rappelait de bien mauvais souvenirs à de nombreux Allemands. L’idée de reconstruire le château de Berlin fit cependant l’objet d’une âpre bataille, certains objectant que le régime totalitaire de la Prusse ne valait pas mieux que celui de la RDA. Finalement, le Palais de la République fut à son tour rayé de la carte et les travaux de reconstruction du château de Berlin débutèrent en 2012. L’ouverture est prévue en septembre 2020. A l’intérieur, le Humboldt Forum (nom de l’entité) abritera des musées et des salles de conférence.

 Observez la façade du château faisant face à la Spree : son architecture moderne a été voulue pour intégrer l’histoire on ne peut plus mouvementée de ce lieu à son architecture !

Bebelplatz, grandeur intellectuelle et flammes nazies

Bebelplatz à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

A quelques centaines de mètres de l’Île aux musées, la Bebelplatz résume à elle toute seule les contradictions historiques qui ont défiguré Berlin mais qui la rendent aussi si captivante. Place où le gotha intellectuel du XIXe et XXe siècle se bousculait, on y trouve une partie de l’université de Humboldt (Marx, Hegel et Einstein y étudièrent ou enseignèrent) ainsi qu’un opéra. Ironie du sort, c’est à cet endroit qu’eut lieu le premier autodafé nazi, le 10 mai 1933, où plus de 20.000 livres furent brûlés sur cette place ô combien symbolique. Aujourd’hui, une plaque transparente a été posée sur les pavées, tout au centre de la place (suivez la foule, il y a toujours plein de monde rassemblé autour). A travers, vous pourrez voir une installation contemporaine réalisée par Micha Ulmann, membre de l’académie des Beaux-Arts de Berlin, en mémoire à ce triste épisode de l’histoire. Je vous laisse la surprise !

La grande avenue par laquelle vous êtes arrivé, depuis la cathédrale, est la Unter den Linden, qui signifie « sous les tilleuls ». Considérée comme le pendant germanique des Champs-Elysées, elle relie la cathédrale de Berlin à Tiergarten, le gigantesque parc berlinois, et permettait autrefois aux princes électeurs d’aller y chasser. De nombreux musées, comme celui de l’histoire allemande, bordent cette grande avenue.

Gendarmenmarkt, QG des protestants français

La place de Gendarmenmarkt à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Un de mes endroits favoris dans ce quartier ! Et je ne dis pas ça parce qu’il s’agit de l’ancien quartier français 😉 Gendarmenmarkt, la place des gendarmes, était en effet le pré carré des Huguenots, les protestants français chassés du pays après la révocation de l’Edit de Nantes en 1685. A l’époque, la population de Berlin, décimée après la Guerre de 30 ans, avait besoin d’étoffer ses rangs et accueillit donc à bras ouverts ces protestants venus d’outre-Rhin. Jusqu’à 35.000 Huguenots s’installèrent à Berlin, contribuant à l’influence française qui marque encore aujourd’hui la capitale allemande. Leurs savoirs étaient à l’époque recherchés et il était de bon ton d’inscrire ses enfants dans les écoles protestantes françaises. C’est également sous leur impulsion que de nombreuses manufactures ouvrèrent, permettant un essor économique sans précédant dans le Brandebourg.

marché de Noël de Gendarmenmarkt à BerlinQue voir à Gendarmenmarkt ? Les deux bâtiments coiffés d’une coupole qui se font face sont les cathédrales française et allemande. Le bâtiment entre les deux est un opéra. Il s’agit d’une des plus anciennes places de Berlin car elle date du XVIIe siècle ! En décembre, un magnifique marché de Noël prend place. Les gourmands ne manqueront pas de se rendre dans les deux boutiques de chocolat situées juste derrière la cathédrale allemande : Rausch propose de magnifiques sculptures des bâtiments de Berlin tout en chocolat tandis que Ritter Sport, juste à côté, vous permet de créer votre propre tablette !

Checkpoint Charlie, un poste-frontières devenu star

La cabane de Checkpoint Charlie à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Incontournable mais défiguré par le tourisme. Voilà comment on pourrait résumer ce point de passage entre Berlin-Est et Berlin-Ouest, le seul à laisser passer les étrangers, les échanges de prisonniers, les voitures de la RFA et les diplomates, lors de la partition de Berlin par le mur entre 1961 et 1989. On est ici entre le quartier américain et soviétique. Ce checkpoint, le point de passage C (d’où son nom) était l’un des 25 implantés sur les 155 km de frontière qui délimitaient Berlin-Est de Berlin-Ouest. Tout un symbole donc. Dommage que les gardes qui entourent la guérite de contrôle soient des acteurs qui demandent bien trop d’argent pour une photo. Ou que McDonald’s, Starbucks et consorts aient colonisé ce lieu historique. Il y a toujours beaucoup de monde à Checkpoint Charlie donc je vous conseille d’y passer sans vous arrêter trop longtemps. Je n’ai jamais visité le Musée du mur, qui jouxte le checkpoint, car il est payant et que je trouve le Mémorial du Mur (voir itinéraire suivant), gratuit et vraiment passionnant. Ah oui, et les Currywurst vendues tout autour sont, selon moi, vraiment médiocres. Bref, faites une photo et poursuivez votre route !

Topographie des Terrrors, la Shoah retracée sur l’ancien site de la Gestapo

L'extérieur de la Topographie de la Terreur à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Enfin un endroit abrité ! Si vous visitez Berlin lors de conditions extrêmes (il peut faire très froid comme très chaud dans la capitale allemande), vous allez pouvoir respirer un peu en entrant dans ce musée incontournable (et gratuit). Quoique. Le site de la Topographie de la terreur vous glacera sûrement de par la sombre histoire qu’il relate : celle de la propagande nazie et du génocide qui suivit. Le musée a été construit sur l’ancien site de la Gestapo, la police politique du IIIe Reich. Vous êtes sur le sol où la Shoah fut décidée. Et même si vous avez très certainement déjà étudié cette période de l’histoire à l’école, la Topographie de la Terreur vous renverra en pleine figure l’horreur de la doctrine hitlérienne, photos et documents à l’appui. Arrivée d’Hitler au pouvoir, établissement d’une « communauté de race », banalisation de la Terreur, citations chocs (« Que 10 000 femmes russes meurent d’épuisement en creusant des tranchées antichar au bénéfice de l’Allemagne ne m’intéresse pas pourvu que les tranchées soient terminées », Himmler), chiffres (27 millions de personnes furent tuées en Union Soviétique), portraits de « bureaucrates criminels » (Heydrich Eichmann…), explication de la dénazification controversée de l’Allemagne de l’Ouest… Vous en apprendrez beaucoup sur les horreurs commises pendant la Seconde Guerre mondiale mais aussi sur l’avant et l’après et c’est ce qui rend ce musée incontournable : la contextualisation qu’il offre.

Le musée de la Topographie de la Terreur à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Mon conseil : je trouve la scénographie assez brouillon, comme souvent dans les musées à Berlin. Demandez un audioguide en français à l’accueil, il vous sera d’une grande utilité car les panneaux sont uniquement écrits en anglais et en allemand, et on perd vite le fil ! A l’extérieur, des expositions liées à la Seconde Guerre mondiale sont aussi à voir, juste derrière une portion de l’ancien mur (une des 3 seules portions encore debout) qui séparait le quartier américain et russe. Le musée se situe en territoire américain.

Le Mémorial des Juifs, un cimetière de béton pour ne pas oublier

Les stèles de béton du Mémorial juif de Berlin
Photo Elodie Souslikoff

On continue dans les méandres sombres de l’histoire allemande. Après avoir traversé la Potsdamer Platz (autrefois poumon battant de la ville, puis coupée en deux par le mur et reconstruite à grands frais dans les années 2000, elle n’abrite plus que des centres commerciaux et des bureaux. C’est ici que se trouve le Panoramapunkt), vous vous dirigerez en direction de la porte de Brandebourg. Juste avant, arrêtez-vous devant un drôle de cimetière fait de stèles de béton de tailles et inclinaisons différentes. Construit par l’architecte américain Peter Eisenman, le Mémorial des Juifs assassinés d’Europe se situe au-dessus de l’ancien bunker de Goebbels, l’ancien ministre de la propagande d’Hitler. Il rend hommage aux quelque 6 millions de Juifs qui furent tués durant la Seconde Guerre mondiale. Près de 2700 stèles forment ce cimetière de béton maussade et grave, où vous pourrez vous perdre (les perspectives raviront les amateurs de photos !). Au sous-sol, un mini-musée est consacré au massacre des Juifs, mais si vous avez déjà visité la Topographie de la Terreur, je ne vous le conseille pas forcément.

Juste derrière, sur la Gertrud-Kolmar Strasse, en direction du Berlin Mall Center, vous trouverez un panneau face à un parking. Il indique l’endroit où se trouvait l’ancien bunker d’Hitler, où le Führer se réfugia entre janvier et avril 1945 avant de s’y suicider. L’entrée a été bouchée afin d’empêcher le développent du tourisme néo-nazi, vous ne verrez donc rien de plus que ce panneau explicatif. Si vous êtes intéressé par cette période de l’histoire, je vous conseille la visite du Berlin Story Bunker, un musée situé à quelques centaines de mètres de là, qui retrace la Seconde Guerre Mondiale via l’histoire d’Hitler, avec, comme question centrale : « Comment cela a-t-il pu se passer ? ». Prévoyez une bonne après-midi car le musée est très fourni mais passionnant !

La porte de Brandebourg, la prisonnière la plus emblématique du mur

La porte de Brandebourg vue d'en haut à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Vous y voilà ! La porte de Brandebourg est l’un des monuments les plus célèbres de Berlin. Comme souvent dans la capitale allemande, son histoire mouvementée explique une telle postérité. Construite au XVIIIe siècle sur le modèle de l’Acropole d’Athènes, elle est coiffée du char de la déesse de la victoire, qui fut volée par Napoléon en 1806 (puis restituée). Mais si elle est aujourd’hui devenue un symbole à Berlin, c’est parce qu’elle illustre l’absurdité du mur de Berlin mis en place en 1961. La porte de Brandebourg se situait en effet pile dans le no man’s land, c’est-à-dire la partie entre le mur officiel et le mur intérieur, et n’était donc ni à l’Est, ni à l’Ouest. Par conséquent, elle fut coincée entre deux murs pendant plus de 30 ans. Je me rappelle que mon ami Ben, Allemand de l’Est (retrouvez son interview ici), m’a confié qu’après la chute du mur, sa grand-mère fut tout émue lorsqu’elle put à nouveau se rendre sous ce monument myhtique de l’histoire allemande !

Le Reichstag, l’histoire allemande entre quatre murs

Ne manquez pas la visite de ce bâtiment qui fut le théâtre d’épisodes clés de l’histoire allemande. Construit encore une fois sous Guillaume II à la fin du XIXe siècle, il abrita la déclaration de la république allemande en 1918 par Philipp Scheidemann. En 1933, un mystérieux incendie ravagea la salle plénière et Hitler s’en servit pour asseoir son pouvoir en accusant des députés communistes. Le Reichstag symbolise aussi la victoire soviétique lors de la Bataille de Berlin, en 1945, car c’est à son sommet que fut hissé le drapeau rouge en signe de victoire. En 1990, c’est aussi dans cette bâtisse que la réunification des deux Allemagne fut prononcée. Depuis 1999, le Parlement fédéral (Bundestag), qui siégeait auparavant à Bonn, a pris ses quartiers dans cette mythique bâtisse qui subit de lourdes rénovations. Le dôme de verre qui le surplombe fut ajoutée à ce moment-là et permet au bâtiment d’être autosuffisant en énergie.

Ne manquez pas de visiter le dôme du Reichstag. Gratuite, la visite offre une vue à couper le souffle sur Berlin et l’audioguide fourni à l’entrée retrace l’histoire du bâtiment et de l’histoire allemande. Vous devez par contre réserver en avance (plusieurs semaines en général) en ligne. Le cas échéant, vous pouvez tenter de réserver des places entre 2 heures et 2 jours à l’avance, au centre des visteurs (en face du Reichstag, du côté du Tiergarten). Attention, vous devez présenter une pièce d’identité de tous les participants pour pouvoir vous inscrire.

Le dôme du Reichstag à Berlin

Jour 2 : de l’autre côté du mur (quartiers Mitte et Prenzlauer Berg)

Pour ce deuxième jour, vous visiterez le nord-est de Berlin, qui vous permettra de plonger dans le Berlin à l’époque du mur mais aussi de vous imprégner de l’atmosphère bohème qui règne dans l’un des quartiers les plus en vogue de la capitale de la Currywurst : Prenzlauer Berg.

Le Palais des Larmes, théâtre des au-revoir douloureux

Cet endroit est beaucoup moins connu que le fameux Checkpoint Charlie mais il était pourtant un lieu tristement important pour les Berlinois lors de la Guerre froide. Situé juste à la sortie de la gare de Friedrichstrasse, il était en effet le point de passage piéton où les Allemands de l’Ouest pouvaient se rendre à l’Est. C’est donc ici (et non à Checkpoint Charlie) qu’habitants de l’Est et de l’Ouest se disaient au-revoir, d’où le surnom poétique de « Palais des larmes » (Trännenplaz) dont il fut affublé. Transformé en club après la chute du mur, le bâtiment fut rénové puis transformé en musée en 2011 (entrée gratuite). Mon avis : le musée vaut le détour surtout pour la projection d’anciens reportages télé de la RDA et la RFA et qui permettent de comprendre comment les événements politiques étaient relatés des deux côtés du mur.

Haus Schwarzenberg, repaire alternatif entre boutiques de luxe

Reprenez la direction d’Alexanderplatz mais arrêtez-vous à Hackescher Markt. Aujourd’hui colonisée par des boutiques de luxe et des cafés bobos, cette partie de la ville a définitivement perdu de son identité protestataire et alternative. Seule Haus Schwarzenberg, une petite cour bordée de bâtiments vétustes gérés par une association culturelle, semble faire de la résistance. Murs décrépis recouverts de graffitis colorés, terrasse de café meublée par des objets de récupération, lampions colorés, végétation mangeant les murs… L’endroit fait toujours son petit effet, surtout qu’il se cache entre deux boutiques de luxe ! Pour la petite histoire, l’association Schwarzenberg sous-loue ses locaux à de jeunes artistes venant du monde entier, organise des expositions et dispose d’une boutique qui est selon moi le point d’orgue de la visite. Pour y accéder, rendez-vous dans la deuxième cour, tout au fond à gauche, où une cage d’escaliers entièrement recouverte de graffitis et stickers vous mènera dans une caverne d’Ali Baba d’objets uniques. Ici, vous y trouverez des livres dédiés à l’art contemporain, au street art, imprimés par de petits éditeurs, mais aussi des accessoires et oeuvres d’art réalisés par des artistes indépendants. L’endroit idéal pour ramener un souvenir original ! Le lieu abrite aussi plusieurs musées comme l’Anne Frank Zentrum, que je trouve un peu riquiqui pour le prix (6 euros), un cinéma et un café-bar !

Le Mémorial du Mur, l’absurdité vue d’en haut

Un de mes musées coup de coeur ! Le Mémorial du mur est un musée vraiment important à découvrir lors d’une première visite à Berlin selon moi car il permet de mieux comprendre le contexte dans lequel le mur fut érigé et les drames qu’il entraîna. Il se situe sur la Bernauer Strasse, une rue à cheval entre l’ex-quartier français et soviétique. Il fut le théâtre de nombreuses tentatives d’évasion à l’Ouest (création de tunnels, saut depuis les immeubles qui servirent de mur au tout début) et montre l’absurdité de cette séparation physique et idéologique qui déchira Berlin pendant près de 30 ans. C’est  en effet ici qu’une église, située en plein dans le no man’s land, la partie entre le mur officiel et le mur intérieur, fut dynamitée. Le musée s’étend sur plus d’un kilomètre, en plein air, et vous le repèrerez facilement par les poteaux de fer rouillé, symbolisant le mur, qui le parsèment.

Le clou de la visite se situe en descendant la rue, où une partie du mur a été conservée. Le no man’s land y a été reconstitué afin de permettre aux visiteurs de visualiser le dispositif complet du mur, entre le mur officiel et le mur intérieur. Pour mieux vous en rendre compte, grimpez au dernier étage du musée (situé juste en face) où une terrasse panoramique permet d’observer cet incroyable arsenal : chemin de ronde, tour de contrôle, clôtures de signalisation, pylônes d’éclairage… Vous prendrez la mesure de l’obsession du SED, le parti au pouvoir en RDA, de contrôler ses frontières, à travers lesquelles plus de 2 millions de personnes s’échappèrent entre 1949 et 1961.

Bösebrücke, le pont de la délivrance

Le Bösebrücke à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Celui-là, vous ne le trouverez probablement pas dans beaucoup de guides. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi le pont Bösebrücke n’est pas plus populaire : c’est en effet ici que le premier garde-frontières décida d’ouvrir le mur de Berlin, le 9 novembre 1989. La chute du mur de Berlin a en effet été déclenchée par l’annonce d’un porte-parole du gouvernement de la RDA, à la télévision, de l’assouplissement des conditions de circulation de l’Est à l’Ouest. Cet homme, mal briefé, avait bredouillé que l’ouverture des frontières était effective tout de suite, provoquant la ruée de milliers de Berlinois de l’Est vers les différents points de passage du mur. Dont celui du Bösebrücke, situé au nord de Prenzlauer Berg. Sur place, vous trouverez des panneaux explicatifs (en allemand), pourrez profiter d’une vue sur tout Berlin depuis le fameux pont et observer le mur intérieur toujours debout. Au printemps, la floraison des cerisiers, offerts par le Japon lors du premier anniversaire de la chute du mur, rend ce lieu tombé dans l’oubli incroyablement poétique.

Mauerpark, lieu de fête sur les ruines de l’ancien mur

le karaoké de Mauerpark, plein à craquer
Photo Elodie Souslikoff

Mauerpark se situe à quelques encablures du Bösebrücke, au coeur du poumon battant de Prenzlauer Berg, ex-quartier des nuits décadentes du Berlin des années 1990, transformé depuis en repaire pour familles bobo. Sa particularité ? Il était, entre 1961 et 1989, coupé en deux par le Rideau de fer. Depuis, le mur intérieur restant (situé en haut de la butte qui coiffe le parc) a été coloré par les graffitis d’artistes street art et il accueille l’un des marchés aux puces les plus célèbres de Berlin. Tous les dimanches, Mauerpark est en effet animé par un marché proposant de tout, des vestes en jean vintage comme des bibelots poussiéreux sans oublier la partie nourriture. L’été, les concerts de rue et artistes en tout genre transforment ce lieu de verdure en une sorte de mini-festival. La pelouse qui tapisse les pentes du parc sont prises d’assaut par les familles, touristes et groupes de jeunes et l’ambiance y est délicieusement hippie.

Ne manquez pas : le karaoké en plein air, le dimanche après-midi. Il est devenu l’un des emblèmes de Mauerpark. Le public, rassemblé dans une mini-arène située à l’arrière du parc, applaudit chanteurs éméchés, divas en herbe, touristes, locaux, jeunes et moins jeunes dans une ambiance survoltée. Vraiment typique !

Jour 3 : le Berlin alternatif (quartier Friedrichshain et Kreuzberg)

Pour ce troisième et dernier jour, cap dans un Berlin coloré, artistique et contestataire et accessoirement poumon battant de la vie nocturne ! Aujourd’hui considérés comme hipster, les quartiers de Friedrichshain et Kreuzberg abritent également une riche histoire, le premier étant situé à l’est de l’ancien mur, le deuxième, multiculturel, héritant d’une longue culture contestataire.

La Karl Marx Allee, la démesure soviétique

panneau de la Karl Marx Allee à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

La première fois que j’ai vu la Karl Marx Allee, je suis restée sans voix. Cette artère géante, de près de 90 mètres de large et longue de 2,6 kilomètres, fut construite en grande pompe par la RDA en 1952, pour montrer la grandeur du régime communiste. C’est ici que la nomenklatura, l’élite de la nation, logeait, et que de nombreuses parades avaient lieu. Les gigantesques bâtisses de style stalinien ornées de céramique et de colonnes de stuc offrent un contraste ahurissant, un de plus, avec le reste de l’architecture berlinoise. Pour moi, ses bâtisses rectilignes, à la fois austères et coquettes, soulignent la complexité de l’identité berlinoise, coincée entre héritage prusse, horreurs du IIIe Reich, influences soviétiques et culture underground. Le meilleur endroit pour contempler l’avenue se situe au niveau de l’arrêt de U-Bahn Frankfurter Tor. Je vous conseille de vous positionner sur le passage entre les deux voies, où vous aurez une perspective à couper le souffle sur toute l’artère et sur la tour de la télévision.

bâtiments staliniens de la Karl Marx Allee à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Le RAW-Gelände, la Mecque du street-art et de la fête

Que j’aime cet endroit ! Bordant la Warschauer Strasse, sous le pont éponyme, le RAW abritait autrefois des ateliers de maintenance ferroviaire. Aujourd’hui, cette gigantesque friche industrielle est devenu un haut lieu de culture alternative géré par une association. Sur quelque 9000 m2, vous trouverez donc plusieurs clubs et salles de concert (Badehaus, Cassiopeia, Astra, Suicide Circus, Weisse Hase), un skatepark, des bars, un mur d’escalade, une galerie d’art (Urban Spree)… Mais surtout, vous serez ici dans une véritable Mecque du street art, les bâtisses fatiguées ayant repris de jolies couleurs grâce aux graffitis et autres pochoirs qui tapissent leurs murs. Pour les amateurs du genre, sachez que les oeuvres légales cohabitent avec le graffiti sauvage, et donc que vous y trouverez aussi bien des fresques d’artistes internationaux que des oeuvres de graffeurs inconnus ou anonymes. Tous les dimanches a lieu un marché aux puces et au mois de décembre s’installe un marché de Noël médiéval très familial et rustique. Pour le reste, le RAW s’apprécie aussi bien de jour que de nuit, surtout lorsque les beaux jours pointent leur nez.

la galerie d'art de l'Urban Spree à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Mon conseil : ne repartez pas sans faire un tour à la galerie d’art de l’Urban Spree (située à l’entrée du RAW), qui propose des expositions temporaires sur le thème de l’art urbain. L’été, le biergarten qui le jouxte est l’endroit parfait pour se rafraîchir dans une ambiance bohème.

L’East Side Gallery, de mur de la honte à mur artistique

Le Baiser de l'East Side Gallery à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

Il fait partie des monuments les plus connus de Berlin, et pour cause ! L’East Side Gallery est une des seules portions du mur de Berlin encore debout aujourd’hui (avec celle de la Topographie de la Terreur et celle du Mémorial du mur), permettant de longer le rideau de béton qui sépara la ville pendant près de 30 ans. Long de 1,3 km, ce bout d’enfer a été peint par 118 artistes venus des quatre coins de la planète, en 1990. Des fresques recouvrent donc les 3,60 mètres de haut du mur, distillant des messages de paix et de tolérance, transformant ce mur de la honte en mur d’espoir. Au-delà du mur en lui-même, une balade le long de l’East Side Gallery vous permettra de contempler le magnifique pont rouge Oberbaumbrücke, qui relie le quartier de Friedrichshain à celui de Kreuzberg, écouter les chanteurs de rue qui gravitent près de la Spree, et avoir une vue imprenable sur toute la ville depuis les berges de la rivière.

Chantier en vue ! L’East Side Gallery se situe en plein dans le projet d’urbanisme Media Spree, qui prévoit de créer un quartier d’affaires des télécommunications et des médias sur le périmètre entourant l’ancien mur. Dans le même temps, l’avenue qui longe l’East Side Gallery a vu pousser des bâtisses flambant neuves, abritant hôtels branchés, bars et restaurants issus de chaînes internationales. Au milieu de ce déchaînement de grues et d’immeubles ultra modernes, l’East Side Gallery fait figure de vestige… et de résistance !

L’Oranienstrasse, le temple des punks et des kebabs

Passez maintenant de l’autre côté de la rivière en traversant le fameux pont Oberbaumbrücke. Vous voilà dans le quartier alternatif et bohème de Kreuzberg. Vous êtes ici à l’ouest de Berlin, dans l’ancien district américain. Direction la rue la plus emblématique du quartier : Oranienstrasse. C’est ici, à quelques encablures du mur, que la sulfureuse réputation de Kreuzberg se forgea, dans les années 1970. En effet, sa proximité avec le mur rendait ce bout de Berlin pas très sexy à l’époque. De fait, des groupes de punks, anarchistes et des artistes s’y installèrent, occupant des bâtiments laissés à l’abandon. C’est aussi ici que de nombreux Turcs, fraîchement arrivés sur le territoire allemand suite à un accord signé entre les deux pays en 1961, élirent domicile, les logements y étant bon marché. De cette cohabitation naquit l’exceptionnelle atmosphère qui caractérise Kreuzberg, à la fois populaire, cosmopolite et branchée. Car non, Kreuzberg n’est pas qu’un quartier de kebabs odorants et de punks à chien. Vous pourrez vous asseoir dans les canapés moelleux d’un bar au plafond tagué de messages anarchistes (Cafe am Kotti), goûter la cuisine locale d’un élégant restaurant situé dans une ancienne pharmacie (Ora), bruncher dans un café LGBT-friendly au décor de cabaret (Südblock), acheter des fruits sur le marché de plein air où se bousculent femmes voilées et hipsters à lunettes (je grossis le trait mais vous voyez l’idée). Ou tout simplement vous émerveiller devant les graffitis et fresques de street art qui recouvrent les bâtiments. Si le street art est votre tasse dé thé, découvrez-en plus grâce à mon article sur le street art à Berlin Kreuzberg. Mais surtout, vous ne croiserez aucune chaîne de restaurants ni de grandes enseignes. Pour toutes ces raisons, et spécialement pour la dernière, je vous recommande de ne pas zapper Kreuzberg lors de votre visite à Berlin !

Tree House, le potager du no man’s land

Tree House d'Osman Kalin à Berlin
Photo Elodie Souslikoff

L’épopée de cette cabane devenue une star de Kreuzberg fait partie de mes anecdotes préférées à Berlin. Pour comprendre pourquoi cette cahute de bric et de broc est aujourd’hui aussi célèbre que la porte de Brandebourg, il faut remonter dans le Berlin des années 1980. Osman Kalin (décédé en 2018), un immigré turc, habite juste en face du mur. Un jour, il se rend compte qu’une parcelle de terrain, en face de chez lui, est inoccupée, fait extrêmement rare à l’époque. En fait, ce lopin de terre de quelques centaines de mètres carrés appartient à Berlin-Est. Mais le mur, à cet endroit, a été mal construit, si bien qu’il se retrouve en territoire occidental. Osman Kalin décide donc de profiter de cette faille géopolitique… pour y cultiver un potager. Il construit ensuite une petite cabane avec du matériel de récupération et l’endroit devient bientôt un lieu de ralliement des habitants où l’on y fait des barbecues ou célèbre des anniversaires. Aujourd’hui, la Tree House (Baumhaus) est devenu un symbole fort de résistance face à l’absurdité du mur (Osman Kalin dût braver les menaces des gardes-frontières des deux côtés pour perpétuer l’existence de ce jardin) et pourrait devenir un musée.

Tempelhof, un aéroport en guise de parc

l'aéroport de Tempelhof est maintenant un parc
Photo Elodie Souslikoff

On termine cette visite de Berlin en apothéose avec l’aéroport de Tempelhof… ou plutôt, le parc public situé sur l’ancien aéroport de Tempelhof. Oui, c’est improbable et il n’y a qu’à Berlin que cela pouvait arriver. Cet ancien aéroport construit en 1923 et fermé en 2008, utilisé comme camp de prisonniers sous le IIIe Reich, servit ensuite à ravitailler une partie de la ville suite au blocus de 1948-1949 durant la Guerre froide, avant d’être transformé en parc public en 2010. A Tempehof, vous pourrez donc marcher sur cette incroyable histoire en arpentant l’asphalte des pistes d’atterrissage, laissées intactes, ou pique-niquer face au terminal de l’aéroport, où parfois, de vieux avions trônent encore. Sur près de 380 hectares (plus grand que Central Park), vous pourrez également prendre l’air, loin de l’agitation urbaine (la taille du parc l’isole complètement du reste de la ville), vous essayer au waveboard, au kart à pédales ou au cerf-volant. Les passionnés d’aviation peuvent quant à eux réserver une visite de l’aéroport, laissé dans son jus, qui fut le premier aéroport commercial au monde et qui est aussi le troisième plus grand bâtiment du monde !

Les pistes d'atterrissage de Tempelhof servent à faire du vélo
Photo Elodie Souslikoff

Vous visitez bientôt Berlin ? Préparez votre séjour grâce à mes articles pratiques : comment se rendre en centre-ville depuis l’aéroport ou quel ticket de transport acheter à Berlin.

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